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crétinfini

Il faut bien l'avouer, nous, les Belges, accusons un sérieux déficit du point de vue de l'acuité intellectuelle. Pour bête exemple et simple preuve, chez moi, je suis considéré comme un cérébral, c'est pour dire!
Notre niveau en est tellement affecté par le bas, que même les cocus passent aux portes sans se baisser. Le Belge est con, ce ne sont pas nos voisins hexagonaux qui iront me contredire... Pourtant, quand on pense, si je vivais en France, j'atteindrais probablement le rang de génie.
Le grand problème des idiots n'est pas tant qu'ils soient idiots, dans l'absolu, mais qu'à leurs côtés vivent des personnes dotées d'une perspicacité supérieure. Si, si, c'est sûr ça existe! Je ne connais pas personnellement ce genre de surhumain... mais, quelque part, en cherchant bien on en trouve. Tiens! Des joueurs d'échec russes ou ces chinois qui comptent sur des boules, non pas les parieurs de lotto, non, les bouliers compteurs, et les tétraplégiques anglais astrophysiciens... voilà, voilà des gens qui vous foutent des maux de tête rien qu'à lire le titre de leur curriculum. Si tout le monde avait le même niveau d'idiotie, si chacun était le fier propriétaire d'une crétinerie identique, la vie coulerait des jours autrement plus harmonieux. Sans qu'on le sache, indubitablement, c'est peut-être déjà le cas!!
Ben oui! A qui, avec la pire des prétentions, peut-on comparer les facultés de nos centrales encéphaliques? dites-moi: aux lombrics, aux racines de jojoba, aux fientes de ptérodactiles fossilisées. Facile dans ces têtes à têtes de se sentir malins. Mais, face à la plus infime forme d'intelligence extramuros cachée derrière quelque étoile, nous ne sommes à vrai dire pas plus fut'-fut' qu'un percolateur programmable.
Encore un exemple basique: l'infini, comprendre l'infini! oui, saisir la définition est à la portée du premier hamster sorti de la boucle folle de sa roue... c'est un truc qui ne finit jamais... c'est clair, comme laisser la radio non-stop allumée sans jamais essuyer une panne de courant.
Allez ça, ça va!
Mais, ça part en vrille dès que tu penses à l'univers, à l'espace. Tu chopes la nausée et le vertige à l'intérieur de toi-même quand tu te vois: les pieds au sol, les yeux rivés droit vers le ciel; le regard perce l'atmosphère et s'enfonce dans le noir cosmique, traverse les galaxies, dépasse les plus lointaines, abandonne les inconnues, et puis derrière tout ça, le noir, vide, il te donne froid aux yeux, t'es arrivé dans un moment de l'univers où plus rien ne l'habite, même pas la moindre excitation. Alors tu prolonges encore la fuite dans le vide et tu te dis: "à un moment ça s'arrête!" Et... là, face à toi, une paroi, tu touches la fin de l'univers! "j'en étais sûr, je le savais, couillonnade de blouses blanches, infini foutue arnaque d'invention de rat de laboratoire!" Tu pétarades et imagines que c'est pareil dans les 6 directions possibles. En concrétisant le cube qui renferme l'univers c'est toute la science que tu as mise en boîte! Heyhey, plus fort que les plus puissants téléscopes, plus balèze que les sondes robotisées, le cerveau humain surclasse la technique! Il est capable de se projeter à l'extérieur du cube et de le voir flotter dans... dans... dans quoi!? bordel de flûte! De l'autre côté de la cloison y a quoi?
C'est là qu'on désire inconmensurablement devenir morpion, pour se rassurer, blotti à la racine d'un poil pubien de Dieu. Se faire pore d'une peau de vachette pour intégrer le cartable stoïc d'un témoin de Jeovah diffusant quiet ses tickets pour l'apocalypse.
C'est reparti, une bouche noire bée au milieu de la paroi, elle t'aspire, tu files de plus en plus vite dans une matière sans nom, si pas l'inverse! La vitesse, ou ce que tu crois être la vitesse - aucun élément, ni visuel, ni sensitif ne t'offre quelque repère - semble vouloir te soulager de ta peau, encore un peu et la douleur qu'inflige ton corps décharné t'inspera cette question jamais envisagée: "la banane souffre-t'elle le martyre sans sa pelure?"
A la nanoseconde même précédent l'arrachage de ton enveloppe dermique, tu es stoppé net, incorporé dans une paroi rendue molle par l'hypervélocité. Passé le collapsus de l'aftershock, une seule envie t'envahit: percer le mystère de ce nouvel obstacle.
Le voyage t'a vidé, tu es aussi compact que l'éther, aussi concentré qu'un nuage de lait dans une tasse de thé en fusion... et l'agitation frénétique de leurs atomes a chauffé à blanc l'ensemble de tes molécules. Mégacentrale nucléaire.
Sans bouger l'auriculaire d'un micron, tu as franchi la membrane épaisse spongieuse pour flotter aveugle dans un milieu vierge vide. A nouveau une attraction s'exerce sur toi, progressant vers un but sans point. Tu quittes le pôle noir absolu croisant d'inconnues galaxies avant d'en cotoyer d'autres qui éveillent de lointains souvenirs, les suivantes te paraissent familières, tes yeux se fixent sur une d'entre elles que tu connais. Soudain, "Terre, terre". Ses couches sphériques te réchauffent, son ciel t'accueille dans sa clémence bleue. Plus bas tu te vois les pieds au sol, les yeux rivés droit vers toi. Tu plonges dans ton regard, si tu ne t'arrêtes pas tu vas te mettre un coup de boule, "comment je freine?". Tu tends les mains espérant amortir le choc... rien, rien ne se passe. Tu réouvres les yeux et découvres devant toi un cercle irisé gigantesque, en son centre un énorme trou noir, ta pupille, ton être entier s'y engloutit. Filant dans le tunnel de ton nerf optique gauche, ta course se termine arrondie dans une chambre capitonnée où règne une activité électrique intense. Dans le fond de la pièce chargée d'éclairs, deux fenêtres rondes éclairent la place. Ton regard s'y love, tes yeux épousent idéalement les deux ouvertures orbiculaires, ton visage entier se moule dans le masque parfait... ok, tu as repris ta place.
"Aïe, merde une poussière dans l'oeil gauche!"

Commentaires

flams dobelman a dit…
et un boulet sauce chasseur, ça te ferait bien meilleur aux texticules.

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